J'ai testé pour vous, perdre ses papiers comme un con !
Déjà, lors de mes précèdents voyages, on m'avait fait remarqué que ce n'était pas très prudent de promener ses papiers avec soi, qu'il valait mieux les laisser à l'hôtel. Malgré ce que l'on raconte sur l'Italie, je me sentais plus tôt en sécurité, un peu comme à la maison, et j'avais laissé mon "savebag" dans ma sacoche, au lieu de le porter autour du cou, comme je l'avais fait quelques années plus tôt lors de mon voyage au Maroc. Ce jour là, Sur la place de l'Eglise Santa Maria Novella, avait lieu le festival des glaces, et après avoir acheté un ticket qui me donnait droit à cinq dégustations auprès des stands des plus fameux glaciers de Florence, je fuyais les sollicitations d'une tsigane pour m'assoir sur les longs bancs qui font face à l'église. Là, je finissais une dégustation en compagnie de nombreux touristes et autochtones, et j'essayais de dessiner la façade en marbre de l'église, puis la silhouette d'un chien.
Sur l'affiche du festival on pouvait voir un régiment de petites cuillères en plastiques pour déguster les glaces, au dessus était écrit "NON TI BASTERANNO". Je comprenais en lisant une version anglaise de l'affiche : elles ne te suffiront pas.
A dire vrai, je me suis rendu compte de rien et ce n'est que lorsque je suis aller prendre mon repas dans un retaurant que je me suis aperçu de la disparition de mon "savebag".
Un peu plus tôt dans la journée j'étais passé à côté de l'Institut Français qui loge le Consulat de France. Il y avait non loin de là un poste de carabinieri, je m'y rendais avec hâte le lendemain matin. j'ai d'abord essayé de raconter mon histoire à une femme qui m'a pris pour un anglais et qui m'a renvoyé vers un géant qui m'a dit "you have to make a complete report before to go to the consulate", je rentrais dans la salle d'attente d'un bureau et attendais trois quart d'heure que deux hommes aient fini leur déposition pour ce que je croyais être un problème de voisinage. Pendant ce temps un homme s'est assis à côté de moi et après avoir tenté une conversation j'ai compris ce que voulais dire "rubato", ce malchanceux s'était fait voler son portefeuille...
Lorsque j'ai commencé à dire "je suis français" l'uniforme noir qui me faisait face a fait : "no non sono francese, sono italiano." Alors j'ai commencé à raconter mon histoire en anglais, enfin j'ai essayé, et les deux mains du fonctionnaire ont fait un petit bruit sur la table. Ensuite il s'est levé et avant de sortir de la pièce m'a lancé quelquechose comme "ritorno". Il est revenu avec un collègue qui parlait français, nous avons alors fait la déposition, j'ai pu aller au consulat. Pendant que ma tante m'envoyais par mail la copie de mon permis de conduire pour justifier de mon identité ( n'ayant pas de réponse de la préfecture), je croquais ma chaussure. Peu après, j'obtenais un papier qui me permettrait de poursuivre mes aventures, je remerciais le jeune italien qui remplaçait la titulaire malade, le félicitant de son français sans accent. Il m'avouait que sa mère était française mais que lui même ne connaissait pas la France.