Il est fort probable que je sois meilleur coloriste que graphiste. je n'ai jamais vraiment chercher à copier la réalité qui m'entoure, si ce n'est que très tardivement lorsque les cours de dessin du lycée, mais davantage encore ceux de l'université, m'y ont obligé. Dessiner, lorsque j'étais enfant, c'était, comme pour la plupart des enfants, explorer mon imaginaire.
Quand j'ai découvers le monde de l'art au lycée avec Madame Cauquil, ma professeur d'arts-plastiques, là encore j'étais plus attiré par les jeux de couleurs de Kandinsky, Kupka, De staël ou bien encore les futuristes italiens. Cela ne veut pas dire que je ne m'intéressais pas au graphisme ; simplement, le programme scolaire et mes faiblesses en dessin m'ont naturellement porté vers la couleur et les explorations avant-gardistes de l'Art Moderne du début du 20° siècle. A l'université, c'était bien diffèrent. L'enseignement du dessin nous permettait d'acquérir les bases classiques de représentations. toutefois, ce que je gagnais en technique, je le perdais en créativité. J'ai réellement explorer le graphisme après avoir quitter l'université avec le métier de vitrailliste ; c'est que le dessin d'un vitrail, et son réseau de plomb en particulier, doit compter avec les contraintes du verre. Réseau de plomb dont la rigueur du montage se calcule en mm, si l'on veut placer son panneau à l'endoit prévu, et souvent, le faire "filer" avec les panneaux qui le jouxte.
Tant pis ou tant mieux, je ne suis pas rester monteur-poseur de vitraux. Je suis finalement devenu "marchand de couleurs", autrement dit vendeur de fournitures artistiques, cela fait bientôt 10 ans. Contrairement à ce qu'on pourrait penser je n'ai pas persévéré dans la pratique des arts-plastiques. J'ai peu à peu mis de côté la pratique, préférant le manche de mes guitares, aussi pour des raisons de facilité, car au-delà des plaisirs que peut procurer la pratique des arts-plastiques et l'expression de son moi profond, on fait face, la plupart du temps, à des contraintes de temps, de place et de diffusion. c'est en tout cas le discours que j'ai tenu jusqu'à ces jours-ci, avant que je commence à dessiner pendant mes voyages, et que je diffuse ceux-ci grâce aux toujours très surprenant moyens de communications modernes du début de ce siècle.
Ceci pour préciser que je ne cherche pas ici, "a priori", à parfaire ma pratique du dessin mais, comme le souligne certains peintres, il s'agit plutôt d'oublier ce que j'ai appris , enfin, le peu que j'ai appris. De soumettre le trait à la rapidité d'exécution pour l'adapter au rythme du voyage, de préférer le trait du coeur plutôt que celui de la raison.
J'espère ne pas être ici trop pompeux, mais peut-être aurais-je réussi avec ces quelques mots, à vous éclairer sur ma démarche et sur le pourquoi de la répétition des trois dessins qui précèdent ce texte.