Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 10:22

P1020043.JPG

P1020042.JPG

P1020044.JPG

P1020046.JPG

P1020047

P1020048

P1020049

 

Outre le fait qu'elle vive les pieds dans l'eau, Venise fascine par son architecture. Plus que la couleur brique de ses façades, ce qui caractérise le plus cette architecture, c'est la succession de ces hautes et étroites fenêtres voûtées.

La petite taille de mon carnet n'est pas très adpaté pour croquer les façades des bâtiments de la ville, j'essaie donc d'en simplifier les formes. Je reste insatisfait du résultat, assurément l'étude mériterait plus de temps. je me contente alors de dessiner les fenêtres.  

 

 

Avant de voir Venise, on s'attend à voir une ville extraordinaire.  Moi, je m'imaginais découvrir une ville comme celles que décris Marco Polo dans le roman d'Italo Calvino "Les villes invisibles". c'est à ma professeur de dessin du lycée que je dois la découverte de ce livre, voici la ville qu'elle nous a demandé de peindre :

 

Les villes et le regard   1.

Les anciens construsirent Valdrade  sur les rives d'un lac avec des maisons aux vérandas entassées les unes au dessus des autres et des rues hautes dont les parapets à balustres dominent l'eau. De sorte qu'en arrivant le voyageur voit deux villes : l'une qui s"élève au dessus du lac et l'autre, inversée, qui y est reflétée. Il n'existe ou n'arrive rien dans l'une des Valdrade que l'autre Valdrade ne répète, car la ville fut constriute de telle manière qu'en tous ses points elle soit réfléchie par son miroir, et la Valdrade qui est en bas dans l'eau contient non seulement toutes les cannelures et tous les reliefs des façades qui se dressent au dessu du lac mais encore l'intérieur des appartements avec les plafonds et planchers, la perspective des couloirs, les glaces des armoires.

Les habitants de Valdrade savent que tous leurs actes sont à la fois l'acte lui même et son image spéculaire, laquelle possèdent la dignité particulière des images, et interdit à leurs consciences de s'abandonner ne serait-ce qu'un instant au hasrd ou à l'oubli. Même quand les amants aux corps nus se tournent et se retournent peau contre peau cherchant comment se mettrepour prendre l'un de l'autre davantage de plaisir, même quand les assassins plantent leur couteau dans les veines noires du cou, et plus le sang grumeleux coule plus ils enfoncent la lame qui glisse entre les tendons, ce n'est pas tellement leur accouplement ou le meurtre des images limpides et froides dans le miroir.

Le miroir tantôt grandi la valeur des choses, tantôt la nie. Tout ce qui parait valoir quelquechose au dessus du miroir ne résiste pas à la réflection. Les deux villes jumelles ne sont pas égales,puisque rien de ce qui existe ou arrive à Valdrade n'est symétrique : et qu'à tout visage ou geste répondent dans le miroir un geste ou un visage inversé, point par point. Les deux Valdrade vivent l'une pour l'autre, elles se regardent dans les yeux : mais elle ne s'aiment pas.

"Les villes invisibles" Italo Calvino 1972

P66 édition points

 

 

en voici d'autres:

 

Les villes effilés. 2.

 

Je dirai maintenant de la ville de Zénobie qu'elle a ceci de d'admirable : bien que située sur un terrain sec, elle repose sur de très hauts pilotis, les maisons sont de bambou et de zinc,avec un grands nombres de galeries et balcons, elles sont placés à des hauteurs diffèrentes, comme des échasses qui se défient entre elles,  et reliées par des échelles et des passerelles, surmontés par des toits couverts de formes coniques, de tonneaux qui sont des réservoirs d'eau, des girouettes tournant au vent, et il en dépassent des poulies, des cannes à pêche et des grues.

Quel besoin ou quel commandement ou quel désir at'il donc poussé les fondateurs de Zénobie à donner cette forme à cette ville, on n'en sait plus rien, eten conséquence on ne peut dire si ce besoin, commandement ou désir, se trouve satisfait par la ville comme nous la voyons ajourd'hui, qui peut-être a grandi par superpositions successives d'un premier dessein désormais indéchiffrable. Mais ce qui est sûr, c'est que si l'on demande à quelconque habitant de Zénobie, comment il verrait le bonheur de vivre, c'est toujours une ville comme Zénobie qu'il imagine, avec ses pilotis et ses échelles, une Zénobie peut-être toute différente, dépoyant bannières et rubans, mais déduites toujours de la combinaison d'éléments de ce modèle premier.

Cela dit iln'y a pas à établir si Zénobie est à classer parmi les villes heureuses ou maheureuses. Ce n'est pas entre ces deux catégories qu'il y a du sens à partager les villes,mais entre celles-ci : celles qui continuent au travers des années et des changements à donner leur forme aux désirs, et celles où les désirs en viennent à effacer la ville, ou bien sont effacés par elle.

P45

 

 

 

Les villes effilées. 5.

Si vous voulez me croire, très bien. je dirai maintenant comment est faîte Octavie, ville-toile d'araignée. Il y a un précipice entre dux montagnes escarpées : la ville est au-dessus du vide, attachée aux deux crêtes par des cordes, des chaînes et des passerelles. On marche sur des traverses de bois, en faisant attention à ne pas mettre les pieds dans les intervalles, ou encore on s'agrippe aux mailles d'un filet de chanvre. En dessous il n'y a rien pendant des centaines et des centaines de mètres : un nuage circule ; plus bas on aperçoit le fond du ravin.

Telle est la base de la ville : un filet qui sert de lieu de passage et de support. Tout le reste, au lieu de s'éléver par dessus, est pendu en dessous : échelles de corde, hamacs, maisons en forme de sac, porte manteaux, terrasses semblables à des nacelles, outres pour l'eau, bec de gaz, tournebroches, paniers suspendus à des ficelles, montes charges, douches, pour les jeux trapèzes et anneaux, téléphériques, lampadaires, vases de plantes aux feuillages qui pendent. Suspendues aux dessus de l'abîme, la vie des habitants d'Octavie est moins incertaine que dans d'autres villes. Ils savent que la résistance de leur filet à une limite.

P91.

 

Les villes et le regard. 3.

Après avoir marché sept jours à travers bois, celui qui va à Baucis n'arrive pas à la voir, et il est arrivé. Des perches qui s'élèvent du sol à grandes distances les unes des autres et se perdent au-dessus des nuages soutiennent la ville. On y monte par de petits escaliers. Les habitants se montrent rarement à même le sol : ils ont déjà là-haut tout le nécessaire et ils préfèrent ne pas descendre. Rien de la ville ne touche terre en dehors de ces pattes de phénicoptère sur lesquelles elle s'appuie et, les jours où il y a de la lumière, d'une ombre dentelée, anguleuse, qui se dessine sur le feuillage.

On fait trois hypothèse sur les habitants de Baucis : qu'ils haîssent la terre ; qu'ils la respecte au point d'avoir tout contact avec elle ; qu'ils aiment telle qu'elle était avant eux, et que s'aidant de longues-vues et de télescopes pointés vers le bas, ils ne se lassent pas de la passer en revue, feuille par feuille, rocher par rocher, fourmi par fourmi, y contemplant fasciné leur propre absence.


Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : les carnets de voyages de frédéric
  • : lieu de partage de mes dessins de voyage.
  • Contact

 Au commencement, il y a Pierre et Nathalie, un couple d'amis qui me propose de partager leur voyage en Europe centrale au mois de mars 2012.

  Le voyage s'effectue en bus, nous avons deux semaines pour visiter Vienne, Budapest et Pragues, quatre jours dans chaques villes.

La longueur du trajet est propice à la lecture, mais aussi au dessin, je commence alors à dessiner. C'est la première fois que je dessine en voyage, auparavant, je n'en avais jamais pris le temps . 

L'expérience me plaît, je recommence deux mois plus tard en Italie, je voyage seul cette fois-ci, toujours en bus.Florence et Venise sont mes nouvelles destinations, je reste une semaine dans chaque ville. 

Recherche

Liens