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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 13:53

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Lorsque je quitte Venise, ce matin du 3 juin 2012, je ne suis pas seul. Me croirez vous, il vient d'Argentine et son prénom c'est Agustin. Non je n'invente rien, j'ai découvert la ville avec Agustina, la belle argentine, je la quitte avec Agustin, le bel argentin, rencontré deux jours plus tôt au bed and breakfast. 

Me voilà donc sur le chemin du départ.

 

Ici le voyage se termine une seconde fois, avec cette dernière page d'écriture. 

Dernière page comme conclusion au voyage, ce n'est pas la plus facile à écrire : je suis partagé entre deux sentiments contradictoires, la satisfaction d'arriver au bout de quelque chose, un accomplissement, et de l'autre, l'envie de prolonger au travers du dessin, ce plaisir d'écrire, et de réécrire ma vie, mes péripéties, mes états d'âme.

Tout ceci m'amène à quelques réflexions personnels sur les différents moyens d'expressions qui m'ont permis de partager ce voyage. 


1/ De la photographie :

"De retour de voyages, on ramène des photos, toi tu ramènes des dessins" me souffle Ottaviano proche compagnon de solitude. La photographie comme le dessin servent de supports à nos discours. deux expressions différentes de témoignages, l'une assurément plus objective que l'autre.

Pendant quelques années, du temps de la photographie argentique, j'ai plusieurs fois endossé l'habit de photographe. J'étais de cette minorité adepte de "l'instant décisif", qui "sauvait" le réel de l'anéantissement. Paradoxalement, j'ai abandonné ce rôle avec l'avénement de la photographie numérique et sa vulgarisation. Là encore, cela ne veut pas dire que je photographie moins. La révélation argentique a fait place à la révolution numérique. Je photographie tout , c.à.d, n'importe quoi, n'importe où, n'importe quand, et le plus souvent avec mon téléphone. Des photos que je cache dans un fichier, ou que je publie sur le net, mais que je ne regarde plus et oublie la plupart du temps. Je consomme l'image comme tout le monde. 

Si j'ai abandonné le rôle de photographe parceque tout le monde photographie, ce n'est pas le cas du dessin.


2/ Du dessin et de l'écriture :

Si j'ai délaissé ma pratique du dessin depuis quelques années, je dois bien me rendre à l'évidence : je découvre avec ces voyages, l'intérêt du dessin dans sa fonction de"témoignage" et comme moyen d'expression artistique révélateur d'une sensibilité. Le caractère unique du dessin de voyage par son graphisme, c.à.d, le trait de l'artiste, possède une identité propre. ce n'est pas le cas de l'image photographique et de son objectivité graphique. 

Je me réjouie d'y avoir associé ma pratique de l'écriture.

Je n'aurai jamais imaginé lier ma pratique du dessin à celle de l'écriture de façon aussi naturelle, et y trouver une telle complémentarité entre les deux pratiques. Ici, l'écriture est l'expression de la réflexion à l'inverse du dessin qui est l'expression de l'instant.

 

Pourtant, là aussi, je n'ai repris ma pratique de l'écriture qu'au début de cette année, avec une correspondance que j'entretiens avec une amie parisienne, après une parenthèse de presque dix ans.

j'ai des rapports particuliers avec l'écriture. J'ai longtemps été poursuivi par un espèce de culpabilité, qui est née en 6°, dans la classe de français de Mde Clamens. Avec mes lacunes et ses reproches, je croyais que le rêve d'enfant d'écrire un livre,  être écrivain, ne verrait jamais le jour. Un échec à l'épreuve de français du BAC a renforcé l'idée que je ne maîtriserais peut-être jamais cette langue. 

Afin de développer ma pratique de l'écriture, ce n'est qu'à la rentrée scolaire de ma licence d'arts-plastiques que je décidais de commencer ce qu'on appelle un journal intime. Etrangement, un peu plus d'un an après, je rencontrais mon professeur de français Mde Clamens, avec une émotion dissimulée. C'étais un soir de pluie à la fin du siècle dernier, au théâtre des treizes vents, et j'étais doublement lié à l'écriture puisque j'étais en compagnie de Vanessa, une amie dont j'étais épris, et qui découvrait mes premièrs poèmes et mes "élucubrations épistolaires".

Quelques mois plus tard, je continuais l'exploration de cette expression artistique avec l'atelier d'écriture de Nicole Robert ; ce qui aboutirait, l'année suivante, à la création d'un recueil de poèmes intitulé "Rencontres de saisons".


Madame Clamens est aujourd'hui une de mes clientes au magasin de couleurs où je travaille, c'est avec grand plaisir et beaucoup de reconnaissance que je lui vends de la peinture et des pinceaux. 


 



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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 13:36

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Entre le pont de l'Académie et la fondation Peggy Guggenheim, il est une boutique de masques vénitiens tenue par une belle brune qui répond au nom d'Elisa. Lorsque je rentre dans l'échoppe ce jour là, c'est la seconde fois qu'elle me voit. je lui ai acheté, la veille, un petit masque constitué de losanges de couleurs qui cache le haut du visage. Si mes pas me ramènent dans le magasin, c'est pour me procurer le demi-masque au long nez, peint de losanges or et blanc qui repose sur une étagère derrière le comptoir de sa caisse, et dont j'avais remarqué la discrétion. Mais avant de me l'emballer, elle se désole de craquelures naissantes sur le côté gauche du demi-masque, celui-ci est abîmé. Elle se propose alors de reproduire l'objet d'art et son identité, me rassure ensuite quant à mes inquiètudes sur le délai de sa fabrication. Puisque je dois partir le lendemain, je récupérerais l'inconnu le soir même, encore tout collant de vernis brillant. Mais avant cela, je poursuis mes pérégrinations -plus qu'une réelle investigation- à l'ouest du sestiere dorsoduro, vers le campo San Barnaba et le campo Santa Margherita, qui, à la nuit tombée, réunit toute la jeunesse de ce quartier étudiant. Moi, avant la fin du jour, je retourne sur mes pas, vers la divine promesse, celle dont les charmes font des miracles, et, afin de prolonger le plaisir de son agréable compagnie, je partage avec elle la vue de quelques dessins glanés en chemin ; son regard reconnait alors la jolie terrasse de l'Université Ca' Foscari dont elle m'avoue avoir découvert l'existence seulement quelques jours plutôt, elle qui est vénitienne depuis toujours...

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 13:35

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Lorenzo Usicco. C'est un peintre vénitien que je rencontre entre les sestieres ( c.à.d les quartiers) Santa Croce et San Polo. Affairé à peindre une toile en attendant que la clientèle visite sa boutique, il attire ma curiosité d'amateur d'Art et d'artistes. A l'intérieur, il ne me faut que quelques secondes pour engager la conversation, son accueil est simple et chaleureux, et très vite il me parle avec un excellent français.

En vrai vénitien, il me demande mes impressions sur la ville. J'accepte sans hésiter l'invitation à la confidence. 

Ce que j'aime à Venise, c'est que je peux marcher tout le long du jour et de la nuit, sans être lasser par les lieux. Aucunes rues, aucuns quartiers ne se ressemblent vraiment, l'oeil trouve toujours matière à se distraire de la savante alchimie qui opère, entre le rouge brique d'un mur délabré, le vert véronèse d'un canal, le marbre blanc d'un pont ou d'une église, animés par un rai de lumière qui donne vie à l'ensemble, à la grâce de l'instant, l'heur d'être là.

Ainsi les quartiers aux rues commerçantes touristiques, tel le sestiere de San Marco ou le plus populaire sestiere du Canaregio, n'ont rien à envier aux charmes pittoresques du dédale des étroites rues des sestieres San Polo et Santa Croce, ni non plus à la douceur de vivre, et à l'authenticité, des sestieres du Castello et du Dorsoduro.

J'avoue avoir mon faible pour le Dorsoduro. Un lieu s'invite comme une évidence entre les lèvres de Lorenzo, le squerro SanTrovaso. Je le rejoins là, car il y a, derrière la pelouse du  joli petit square de l'église SanTrovaso, les locaux d'un atelier de fabrication de gondoles qui semble avoir traversé le temps, sans altérations aucunes, et qui mérite d'être connu.

C'est à Lorenzo que je dois d'être retourné sur les lieux dans l'après-midi pour dessiner cet établissement constitué d'entrepôts en bois et de vieilles batisses en briques.

 

http://www.wix.com/lorenzousicco/lorenzousicco#!

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 10:40

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Connaissez-vous l'histoire du lion de Venise? Comment, et quand  en est-il devenu l'emblème? Non?

Alors voilà, c'est l'histoire que je vais vous conter maintenant. 

Parcequ'elle voulait affirmer son indépendance religieuse et politique, et montrer sa puissance vis à vis de l'empire byzantin, qui lui avait choisi Saint Théodore comme saint patron de la ville, et rivaliser avec Rome, et son saint patron Saint-Pierre, Venise choisie un autre protecteur : depuis sept siècles la tradition attribue à Saint Marc l'évangélisation de la ville, et beaucoup de gens se rendent en pélerinage à Alexandrie pour vénérer sa dépouille. En 828,  le 11° doge, Giustiniano Participazio, usera des services de deux marchands, Buono Malmocco et Rustico de Torcello pour subtiliser en Egypte à la garde de deux prêtres de l'église de Saint Marc d'Alexandrie, le corps de Saint Marc l'évangéliste. Ainsi, le 31 janvier 828, c'est l'allégresse générale, le corps de Saint Marc rejoint venise, et se voit déposé dans la chapelle ducale. Giustiniano Participazio ordonne alors la construction du premier corps de la basilique Saint-Marc.

Ainsi Venise s'assure avec la consécration de Saint-Marc, et son emblème le lion comme saint patron de la ville, un fondement sacré.

(dans le livre des Révélations, le prophète et visionnaire Ezéchiel voit autour du trône de dieu, quatre créatures aîlées dîtes tétramorphe : le lion, l'aigle, le taureau et l'homme. Il est admis que ce sont les quatre évangélistes, le lion est attribué à Saint Marc.

 La promesse de l'ange, elle, est respectée ; car Marc, venu évangéliser la région au 1° siècle par bateau,  avait échoué dans la lagune, un ange lui serait apparu et lui aurait dit ces mots :

"PAX TIBI, MARCE, EVANGELISTA MEUS. HIC REQUIESCET CORPUS TUUM."

"paix sur toi, marc, mon evangéliste. Tu trouveras ici le repos."



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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 10:22

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Outre le fait qu'elle vive les pieds dans l'eau, Venise fascine par son architecture. Plus que la couleur brique de ses façades, ce qui caractérise le plus cette architecture, c'est la succession de ces hautes et étroites fenêtres voûtées.

La petite taille de mon carnet n'est pas très adpaté pour croquer les façades des bâtiments de la ville, j'essaie donc d'en simplifier les formes. Je reste insatisfait du résultat, assurément l'étude mériterait plus de temps. je me contente alors de dessiner les fenêtres.  

 

 

Avant de voir Venise, on s'attend à voir une ville extraordinaire.  Moi, je m'imaginais découvrir une ville comme celles que décris Marco Polo dans le roman d'Italo Calvino "Les villes invisibles". c'est à ma professeur de dessin du lycée que je dois la découverte de ce livre, voici la ville qu'elle nous a demandé de peindre :

 

Les villes et le regard   1.

Les anciens construsirent Valdrade  sur les rives d'un lac avec des maisons aux vérandas entassées les unes au dessus des autres et des rues hautes dont les parapets à balustres dominent l'eau. De sorte qu'en arrivant le voyageur voit deux villes : l'une qui s"élève au dessus du lac et l'autre, inversée, qui y est reflétée. Il n'existe ou n'arrive rien dans l'une des Valdrade que l'autre Valdrade ne répète, car la ville fut constriute de telle manière qu'en tous ses points elle soit réfléchie par son miroir, et la Valdrade qui est en bas dans l'eau contient non seulement toutes les cannelures et tous les reliefs des façades qui se dressent au dessu du lac mais encore l'intérieur des appartements avec les plafonds et planchers, la perspective des couloirs, les glaces des armoires.

Les habitants de Valdrade savent que tous leurs actes sont à la fois l'acte lui même et son image spéculaire, laquelle possèdent la dignité particulière des images, et interdit à leurs consciences de s'abandonner ne serait-ce qu'un instant au hasrd ou à l'oubli. Même quand les amants aux corps nus se tournent et se retournent peau contre peau cherchant comment se mettrepour prendre l'un de l'autre davantage de plaisir, même quand les assassins plantent leur couteau dans les veines noires du cou, et plus le sang grumeleux coule plus ils enfoncent la lame qui glisse entre les tendons, ce n'est pas tellement leur accouplement ou le meurtre des images limpides et froides dans le miroir.

Le miroir tantôt grandi la valeur des choses, tantôt la nie. Tout ce qui parait valoir quelquechose au dessus du miroir ne résiste pas à la réflection. Les deux villes jumelles ne sont pas égales,puisque rien de ce qui existe ou arrive à Valdrade n'est symétrique : et qu'à tout visage ou geste répondent dans le miroir un geste ou un visage inversé, point par point. Les deux Valdrade vivent l'une pour l'autre, elles se regardent dans les yeux : mais elle ne s'aiment pas.

"Les villes invisibles" Italo Calvino 1972

P66 édition points

 

 

en voici d'autres:

 

Les villes effilés. 2.

 

Je dirai maintenant de la ville de Zénobie qu'elle a ceci de d'admirable : bien que située sur un terrain sec, elle repose sur de très hauts pilotis, les maisons sont de bambou et de zinc,avec un grands nombres de galeries et balcons, elles sont placés à des hauteurs diffèrentes, comme des échasses qui se défient entre elles,  et reliées par des échelles et des passerelles, surmontés par des toits couverts de formes coniques, de tonneaux qui sont des réservoirs d'eau, des girouettes tournant au vent, et il en dépassent des poulies, des cannes à pêche et des grues.

Quel besoin ou quel commandement ou quel désir at'il donc poussé les fondateurs de Zénobie à donner cette forme à cette ville, on n'en sait plus rien, eten conséquence on ne peut dire si ce besoin, commandement ou désir, se trouve satisfait par la ville comme nous la voyons ajourd'hui, qui peut-être a grandi par superpositions successives d'un premier dessein désormais indéchiffrable. Mais ce qui est sûr, c'est que si l'on demande à quelconque habitant de Zénobie, comment il verrait le bonheur de vivre, c'est toujours une ville comme Zénobie qu'il imagine, avec ses pilotis et ses échelles, une Zénobie peut-être toute différente, dépoyant bannières et rubans, mais déduites toujours de la combinaison d'éléments de ce modèle premier.

Cela dit iln'y a pas à établir si Zénobie est à classer parmi les villes heureuses ou maheureuses. Ce n'est pas entre ces deux catégories qu'il y a du sens à partager les villes,mais entre celles-ci : celles qui continuent au travers des années et des changements à donner leur forme aux désirs, et celles où les désirs en viennent à effacer la ville, ou bien sont effacés par elle.

P45

 

 

 

Les villes effilées. 5.

Si vous voulez me croire, très bien. je dirai maintenant comment est faîte Octavie, ville-toile d'araignée. Il y a un précipice entre dux montagnes escarpées : la ville est au-dessus du vide, attachée aux deux crêtes par des cordes, des chaînes et des passerelles. On marche sur des traverses de bois, en faisant attention à ne pas mettre les pieds dans les intervalles, ou encore on s'agrippe aux mailles d'un filet de chanvre. En dessous il n'y a rien pendant des centaines et des centaines de mètres : un nuage circule ; plus bas on aperçoit le fond du ravin.

Telle est la base de la ville : un filet qui sert de lieu de passage et de support. Tout le reste, au lieu de s'éléver par dessus, est pendu en dessous : échelles de corde, hamacs, maisons en forme de sac, porte manteaux, terrasses semblables à des nacelles, outres pour l'eau, bec de gaz, tournebroches, paniers suspendus à des ficelles, montes charges, douches, pour les jeux trapèzes et anneaux, téléphériques, lampadaires, vases de plantes aux feuillages qui pendent. Suspendues aux dessus de l'abîme, la vie des habitants d'Octavie est moins incertaine que dans d'autres villes. Ils savent que la résistance de leur filet à une limite.

P91.

 

Les villes et le regard. 3.

Après avoir marché sept jours à travers bois, celui qui va à Baucis n'arrive pas à la voir, et il est arrivé. Des perches qui s'élèvent du sol à grandes distances les unes des autres et se perdent au-dessus des nuages soutiennent la ville. On y monte par de petits escaliers. Les habitants se montrent rarement à même le sol : ils ont déjà là-haut tout le nécessaire et ils préfèrent ne pas descendre. Rien de la ville ne touche terre en dehors de ces pattes de phénicoptère sur lesquelles elle s'appuie et, les jours où il y a de la lumière, d'une ombre dentelée, anguleuse, qui se dessine sur le feuillage.

On fait trois hypothèse sur les habitants de Baucis : qu'ils haîssent la terre ; qu'ils la respecte au point d'avoir tout contact avec elle ; qu'ils aiment telle qu'elle était avant eux, et que s'aidant de longues-vues et de télescopes pointés vers le bas, ils ne se lassent pas de la passer en revue, feuille par feuille, rocher par rocher, fourmi par fourmi, y contemplant fasciné leur propre absence.


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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 10:02

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La découverte de Venise est un émerveillement de chaques instants.

Pedu dans la contemplation de la ville, je ne dessine les premières vues de Venise que lors de mon retour des îles Murano, Burano et Torcello.

A bord du vaporetto, entre Punto Sabioni, la pointe du Castello et le Lido, avant de s'engager dans le canal San Marco, je croque ces étranges trépieds en bois qui délimitent les voies naviguables.

La ville se dessine en ombre chinoise, et découpe un horizon plat parfois arboré, rythmé par ses clochers qui ne sont jamais tout à fait droit. Nous croisons un voilier, avant que ne surgissent dans l'or du soir, le campanile de la place Saint Marc, et l'île de Saint Jean le Majeur.

 

 

Ne vous attendez pas en visitant les îles, à leur trouver autant de charme et d'authenticité que la ville.

A Murano, dans les atelieres marchands des souffleurs de verre se succèdent des visites par groupes minutées, des shows orchestré par un Mr Loyal pas toujours sympathique, insistant pour que nous laissions la pièce à nore départ. Ceux qui connaissent le verre ne seront pas dupes, les artisans ne montrent rien d'intéressant, les créations de pièces d'arts locales se réalisent à l'abri des regards, beaucoups de souvenirs, eux, ne sont pas produits sur l'île.

Le musée, lui, offre de belles pièces d'exposition à la vue, mais je regrette que les explications sur la fabrication et l'histoire du verre soit assez succintes. 

Le spectacle le plus intéressant, je l'ai vu à la dérobée, à travers la porte ouverte de ce qui ressemblait fort à un école de souffleur de verre,  non loin le phare de l'île.

Lîle Burano, quant à elle, avec ses façades aux couleurs vives saturées est une curiosité esthétique amusante à visiter, même si ce décor surfait est certainement le produit du tourisme de masse.  

 


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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 09:59

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A dix minutes de l'Académie, quinze minutes de la place San Marco et deux minutes la place San Stefano où j'ai croqué ce réverbère, The Academy, c'est le nom du bed&breakfast où je loge.

 L'appartement est propre et lumineux, propice à la rencontre, la cuisine est le meilleur endroit pour lier connaissances, viennent les inéluctables questions : D'où viens-tu? Que fais-tu ? Où vas-tu? 

Heureux, nous sommes tous des électrons libres arborant le sourire du voyageur sur nos visages. Un sentiment de liberté nous rend léger. Aucunes places pour le jugement ou l'inhibition, seul motd'ordre l'écoute.

Nous faisons de l'aventure un art de vivre mise à l'épreuve par le sel de l'aléa.

Est-ce une illusion que tout celà? Toujours est-il qu'au retour du voyage, on se dit que nous n'avons rarement eu le coeur aussi ouvert qu'à ce moment là, et lorque nous retrouvons notre quotidien, nous ne nous sentons pas moins seul malgré les retrouvailles et la sécurité de la routine. 

 


(Je relis ces quelques phrases et je me dis que tout ceci ressemble fort à ce que j'ai vécu en centre de rééducation l'an passé.)

 

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20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 21:41

 

 

 

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Ai-je invoqué un quelconque dieu Inca lorsque cematin là, le jour de mon départ pour Venise, j'ai dessiné le géoglyphe du colibri de Nazca qui ornait le bus ?

Il y a des moments dans la vie où tu ne sais pas comment remercier la providence pour tout ces petits bonheurs qu'elle nous offre si gracieusement. Quels Cieux, quelle Eglise, quel Temple, sur quels autels déposer toute sa considération et sa gratittude?

Découvrir Venise au côté d'une belle femme comme elle, pour le grand solitaire que je suis, est un des plus beaux cadeaux que la vie ai pu me faire. 

Son prénom fut le premier titre de ce chapitre, je l'ai enlevé, cela manquait de pudeur à mon goût.

Agustina, milles fois merci pour le bonheur et la joie que ta présence m'a offerte ce jour là.



 

 

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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 00:34

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Au palais strozzi on peut visiter des expositions d'art moderne et contemporain. A la fin de l'exposition sur les peintres américains installés à Florence pendant la période impressioniste,  il y avait des portes vues en plastiques suspendues avec des dessins d'enfants au format d'une carte postale, à qui on avait demandé de dessiner leur Florence. Non loin de là était mis à disposition sur une table, du matériel pour dessiner. Je décidais de jouer le jeu en m'inspirant de mes dessins pris au jardin de Boboli. Une fois terminé, j'ai introduit mon dessin dans une place libre, avec les autres, puis j'ai admiré la beauté des  dessins dont beaucoups étaient bien plus créatif que le mien. 

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Ce sont mes deux derniers dessins à Florence. Je croque ces figures emblèmatique de la ville en fin de journée, après avoir une dernière fois arpenté la ville,  mais ce ne sont pas forcément les lieux les plus populaires qui laissent les souvenirs les plus marquants. 

 

Parmi eux, je ne résiste pas, avant de vous emmener vers Venise, de partager l'étonnante visite du plus ancien musée scientifique d'Europe, le musée d'histoire naturelle, dit museo della  specola. ce musée zoologique couvre une surface de 1500m², répartie sur 34 pièces, dont 24 sont réservés aux espèces animales, des grands mamifères aux plus petits insectes. Il se termine par l'exposition tout autant surprenante, de ses effrayantes cires anatomiques humaines de Gaetano Zumbo et Clemente Susini, réalisées entre 1770 et 1850.

 

En entrant dans la première salle, rien de bien inquiétant, on y voit des insectes, des coquillages et les poissons, puis un peu plus loin nous voilà devant les animaux empaillés de savane, il y a le lion, la lionne, le guépard, le léopard, le cougar, le puma, le tigre, la hyène (celle tachetée, celle zébrée), une antilope, un rhinocéros, j'en oublie, à première vue  ils sont tous là, sauf peut-être l'éléphant et l'hippopotame. J'admet alors, convaincu, oui, c'est impressionant. Mais je ne suis pas au bout de mes surprises, je passe dans une autre salle, et c'est au tour des singes, une autre salle voilà des ours, des loups, un renard, puis une autre voilà les animaux de la banquises, puis une autre salle, celle des crocodiles, de toutes sortes, cela ne s'arrête plus, et c'est au tour des oiseaux, voici les ducs, les hiboux, les chouettes, les aigles, les buses, les vautours... mais aussi les plus petits et là quand je dis petit, c'est un oephémisme! Qui a déjà vu un colibri, l'oiseau mouche à l'armure métallique coloré plus vive que le plus beau turquoise de cobalt ? Cette oiseau est une merveille de la nature.

 

Alors que je déambule seul dans ce dédale dont le décor unique avec son carrelage usé et ses immenses vitrines en bois, me donne l'impression de rejouer une scène d'"Adèle et la bête", j'entends un peu plus distinctement, au fur et à mesure de mon avancée, une musique grésillante et la conversation lointaine et désinvolte de voix adolescentes. Alors que je pénètre dans les dernières salles,  celles où se trouvent les cires anatomiques,  je trouve là trois étudiants italiens qui chantent par moments la pop italienne que diffuse leur téléphone, ils dessinent un écorché allongé dans une vitrine, la poitrine ouverte...


Fichier:Museo della specola, felidi.JPG 

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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 00:14

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Je ne pouvais pas aller en Italie et ne pas ramener une antiquité romaine. C'est au théâtre antique de Fiesole, petit village de Toscane qui domine  Florence, que j'ai dessiné cette colonne au chapiteau corinthien, en attendant une assiette de pâtes à la carbonara. La journée était belle et les oliviers du théâtre antique offraient une ombre fraîche et un tapis de verdure confortable pour commencer l'après-midi par une petite sieste. Lorsque je sortais du théâtre antique, sur la route, des courreurs de fond traversaient le village, encouragés par la population présente pour l'événement.

 

Deux mois plus tôt, j'avais assisté au semi-marathon de Pragues et je trouvais le parralèle amusant, je repensais à ce livre que j'avais lu alors, "autoportait de l'auteur en coureur de fond"d'Haruki Murakami.

 

Pour aller à Fiesole, j'ai pris le bus. C'est dans le bus n°7 , sur le trajet de l'aller, que j'ai croqué un homme d'église.

 

Extraits du livre :

 

Inutile de le dire, mais un jour vous serez vaincu. Avec le temps, le corps décline inévitablement.Tôt ou tard, il sera perdant et disparaitra.Lorsque le corps se désintègre, l'esprit s'en va aussi (c'est le plus vraissemblable). Je suis tout à fait conscient de celà. Cependant j'aimerai retarder, autant que je le peux, le moment où ma vitalité sera vaincue et dépassée par les toxines. Tel est mon objectif en tant que romancier. Par ailleurs, à ce moment là, je n'aurai pas le loisir d'être surmené. Voilà la raison exacte pour laquelle, même lorsque les gens disentde moi : " il n'est pas un artiste", je continue à courir.

Le 6 octobre je donnerai une conférence au MIT, et comme il me faudra parler en public, aujourd'hui en courant, je me prépare pour ce discours. je n'écoute donc pas de musique. Je me murmure simplement l'anglais dans ma tête. Au Japon, j'ai rarement l'habitude de parler en public. Je ne donne jamais de conférence. Cependant je l'ai fais assez souvent en langue anglaise, et j'espère, si j'en ai l'occasion, le faire encore plus dans l'avenir.C'est étrange mais lorsque je dois parler à un auditoire, je trouve plus confortable d'utiliser mon anglais, pourtant loin d'être parfait, plutôt que le japonais. En fait quand je dois parler sérieusement de quelquechose en japonais, j'ai l'impresssion d'être engouti par un océan de mots.Un nombre infini de possibilités s'ouvre à moi, les choix sont innombrables. Je suis écrivain : la langue japonaise et moi entretenons donc des relations intimes. Aussi, si je dois m'exprimer en japonais devant un auditoire nombreux, plongé dans cet océan surpeuplé de mots, je suis très embarrassé et je me sens envahi par un sentiment de "frustration".

 Avec la langue japonaise, autant que possible, je m'en tiens obstinément à l'acte suivant : je suis seul à mon bureau et j'écris. Sur cette base familière d'écriture, je peux vraiment attraper ("catch") les mots et leur contexte, librement, efficacement, leur donner la forme que je veux. C'est mon travail, après tout. Mais lorsque j'essaie de parler de ces chosesque j'étais pourtant certain d'avoir capturées, je ressens très vivement que quelquechose- que quelquechose de très important- s'est renversé et échappé. Et je crois que je suis mal à l'aise avec cette sorte de dissolution. En réalité, bien sûr, la raison est que je n'aime pas me montrer en public-et même, je déteste qu'on m'interpelle dans la rue. Lorsque je prépare une conférence dans une langue étrangère, inévitablement, mes choix linguistique et mes possibilités sont restreints.(Même si j'aime beaucoup lire des livres en anglais, parler en anglais n'est décidément pas mon fort.)Et paradoxalement, j'en éprouve une sensation de facilité. Je me dis : "c'est un langue étrangère, tu n'y peux rien!"Cette découverte m'a beaucoupp intéressé.

Haruki Murakami "autoportrait de l'auteur en coureur de fond"

 

Lorsque je voyage, j'essaie, dès que je le peux, de laisser mon français de côté, et tente de perfectionner ma pratique de la langue anglaise. Je me retrouve bien là dans ce texte d'Haruki Murakami, car comme lui, ma pratique de la langue anglaise est loin d'être parfaite. Comme lui, je trouve plus confortable d'utiliser mon anglais  parceque la perte de liberté de langage m'oblige à être clair, concis, efficace (je n'y arrive pas toujours)  et que cela me donne l'impression qu'ainsi je peux redéfinir les choses et me redéfinir, me "reformater" en quelque sorte. Ainsi, il me plaît à croire que j'y trouve là une seconde liberté qui m'aide à changer mon regard sur les autres et sur moi même ; à travers celà j'ai l'espoir, même si ceci n'est peut-être qu'illusoire, de trouver là une nouvelle objectivité sur les choses et les êtres (à moins que ce ne soit un nouveau mensonge...).

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  • : les carnets de voyages de frédéric
  • : lieu de partage de mes dessins de voyage.
  • Contact

 Au commencement, il y a Pierre et Nathalie, un couple d'amis qui me propose de partager leur voyage en Europe centrale au mois de mars 2012.

  Le voyage s'effectue en bus, nous avons deux semaines pour visiter Vienne, Budapest et Pragues, quatre jours dans chaques villes.

La longueur du trajet est propice à la lecture, mais aussi au dessin, je commence alors à dessiner. C'est la première fois que je dessine en voyage, auparavant, je n'en avais jamais pris le temps . 

L'expérience me plaît, je recommence deux mois plus tard en Italie, je voyage seul cette fois-ci, toujours en bus.Florence et Venise sont mes nouvelles destinations, je reste une semaine dans chaque ville. 

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